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150e anniversaire des Pères Blancs

La Société des Missionnaires d'Afrique a fêté ses 150 ans dimanche 7 juillet, en la basilique Saint-Martin, donc à l'endroit où le cardinal Lavigerie, leur fondateur, eut une vision en 1866. La célébration était présidée par Mgr Aubertin qui fut, lui-même, Père Blanc pendant près d'une vingtaine d'années...

 

 

Quel lien y a-t-il, à votre avis, entre Tours et les Pères Blancs ? La réponse ne va pas de soi et mérite un arrêt sur image. Nous sommes en 1866. Notre diocèse a besoin d'argent pour construire une nouvelle basilique et sollicite les autres diocèses. L'évêque de Nancy, Mgr Lavigerie, décide alors de se rendre sur le tombeau de saint Martin et la nuit du 11 novembre, après s'être endormi, il a une vision. Celle d'un pays où il partirait en mission. Quelques jours après, on fait appel à lui pour partir en Algérie. Ainsi commence l'histoire des Pères Blancs et Soeurs Blanches...

 

Un peu d'histoire

La Société des Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs) fut fondée à Alger en 1868 par le cardinal Lavigerie (Et les soeurs blanches en 1869). Selon la législation canonique, il s’agit d’une Société de Vie Apostolique, et non pas d'une Congrégation religieuse.

Les missionnaires ont été envoyés dans trois directions :

  • vers le Maghreb et le Sahara (1869),
  • puis vers l'Afrique centrale et orientale, (1878)
  • et enfin vers l'Afrique occidentale (1894).

Dès l'origine, les missionnaires de Lavigerie ont été caractérisés par trois traits :

  • ils vivent en communauté d'au moins trois membres ;
  • ces communautés sont internationales ;
  • enfin, ils sont orientés exclusivement vers l'Afrique (à l'exception de Jérusalem, où les Pères Blancs sont gardiens du sanctuaire de sainte Anne), avec une attention particulière à l'Islam.

Depuis les années 80, ils ont également ouvert quelques communautés en Amérique latine et en Asie. En Europe, ils ont quelques communautés, orientées vers les migrants et vers le dialogue islamo-chrétien.

Dès l'origine, pour mieux vivre avec les populations auxquelles ils étaient envoyés, les missionnaires ont eu pour règle d'apprendre la langue du pays. Dans le même esprit, leur fondateur leur a donné pour habit la gandoura et le burnous blancs d'Afrique du Nord, d'où leur surnom de « pères blancs » !

Dès le début de leur présence en Afrique, les Pères Blancs se sont efforcés de lancer des séminaires pour la formation du clergé local, des écoles de catéchistes pour la formation d'animateurs des communautés locales et des œuvres sociales (dispensaires, écoles...).

Aujourd'hui, le clergé africain étant responsable de l’évangélisation, les Pères Blancs continuent d’offrir leurs services, soit pour de nouvelles fondations de première évangélisation, soit pour des services plus spécialisés, comme le dialogue interreligieux et tout ce qui tend à promouvoir le développement durable, la justice et la paix, avec une attention particulière pour les plus pauvres.

Les Pères Blancs s'inspirent de la spiritualité ignacienne qui est au cœur de leur formation spirituelle et apostolique. Leur vie commune leur permet de vivre ensemble un rythme de vie de prière, et de partager ce qui fait leur vie par des réunions de réflexion communautaire. Habituellement, ils vivent dans des communautés internationales. Finalement, les Missionnaires d’Afrique s’engagent eux-mêmes à avoir un comportement exemplaire tant en ce qui concerne les relations humaines, spécialement vis à vis des personnes vulnérables, qu’en matière de protection de l’environnement.

Les Pères Blancs aujourd'hui

Aujourd'hui, les Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs) sont 1200, répartis dans 22 pays d’Afrique (Afrique du Sud, Algérie, Burkina, Burundi, Congo RDC, Côte-d'Ivoire, Éthiopie, Ghana, Kenya, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Niger, Nigeria, Ouganda, Rwanda, Soudan, Tanzanie, Togo, Tunisie, et Zambie). Ils ont également des insertions au Liban, à Jérusalem, au Brésil ; au Mexique, en Inde et aux Philippines. Depuis longtemps, ils sont implantés dans 14 pays d'Europe et d'Amérique du nord.

Ayant plus de 500 membres sur le terrain, la plupart étant en paroisse, les Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs) sont quotidiennement témoins d’exactions, de violence, de corruption, d’exploitation, de destruction de l’environnement, de conflits tribaux ou religieux... Leur spiritualité évangélique les conduit à s’engager résolument pour promouvoir la paix, la réconciliation et le dialogue, non pas par des grandes déclarations ou des congrès, mais plus simplement par une éducation au respect mutuel, à la prévention des conflits, au dialogue interreligieux. Leur présence de proximité sur le terrain leur donne en effet une connaissance des gens et des milieux qui leur permet de mettre sur pied des programmes de formation adaptée dans ces divers domaines.

Ils le font de diverses manières : s’inspirant de l’enseignement du Pape François sur la justice, sur l’écologie, sur le sort des migrants, sur le dialogue interreligieux... Ils s’efforcent d’éclairer et de motiver leurs paroissiens pour qu’à leur tour, ceux-ci sensibilisent leurs concitoyens aux questions d’injustice, de mauvaise gouvernance, d’exploitation éhontée des enfants, ou de détérioration de leur environnement. Ce faisant, ils les invitent à changer leur propre comportement, et aussi à militer auprès des autorités religieuses, politiques ou gouvernementales locales. On peut donner l’exemple de sessions de prévention de conflit, de rencontres interreligieuses, de campagnes de sensibilisation à l’écologie, de programmes œcuméniques dans les écoles, de programmes d’action communs à plusieurs églises, de participation à des manifestations contre la corruption...

Ce travail à la base, suppose que les missionnaires soient formés dans ces domaines, et qu’ils disposent de lieux de ressourcement. C’est ainsi que tous les candidats Pères Blancs sont d’une part, formés à l’enseignement de l’Eglise sur la justice, sur la recherche de la paix, et sur le dialogue interreligieux, et d’autre part, initiés sérieusement aux sciences sociologiques et économiques qui leur permettront d’analyser sereinement les situations concrètes et de s’engager de manière lucide et rationnelle. Ce programme de formation comprend également une étude approfondie de l’Islam et des religions traditionnelles africaines.

En outre, la Société des Missionnaires d’Afrique a initié un nombre d’instituts spécialisés. Citons, par exemple :

  • L’institut Pontifical d’Islamologie de Rome,
  • L’institut des Belles lettres arabes de Tunis,
  • les Centres d’étude islamologiques de Nairobi ou de Bamako,
  • le Centre ARCRE de Bruxelles (Action pour la rencontre entre cultures et religions en Europe),
  • le Centre Jean Paul II de Kampala,
  • et divers centres culturels, tels le Centre de recherche sur la culture Sénoufo de Sikasso ou le Centre Foi et Rencontre de Lusaka.

Ces centres proposent des formations plus ou moins longues, et publient régulièrement des revues et des livres, depuis des publications de niveau académique, jusqu’à des publications destinées au grand public ou aux enfants.

Plus de 500 jeunes sont actuellement en formation. La plupart d’entre eux sont originaires d’Afrique, réalisant ainsi la vision de leur fondateur qui avait dit que la véritable évangélisation de l’Afrique serait faite par les Africains eux-mêmes.

Source : Pères Blancs

Site de la Société des Missionnaires d'Afrique