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Dialogue interreligieux

Ce dimanche 17 janvier, la basilique Saint-Martin s’anime : dans le chœur, prennent place Mgr Aubertin, mais aussi un imâm, des pasteurs, des représentants de communautés juives, bouddhistes et musulmanes, et de nombreux croyants. Tous viennent se recueillir et prier pour la paix. Compte rendu…

A l’initiative de cette rencontre, on trouve des communautés religieuses qui, à Tours, depuis des années, tissent des liens dans un dialogue fidèle : la communauté juive, les églises protestantes, anglicane et catholique, la communauté musulmane et des communautés bouddhistes.

Sur les marches de l’autel, cette PAIX qui nous rassemble s’écrit en lettres de lumière.

Le père Xavier Gué, recteur de la basilique Saint-Martin, accueille et rappelle le geste de saint Martin qui « de son glaive qui était une arme pour tuer l’adversaire, fit un instrument de partage ». La paix, dit-il, est la fraternité vécue et la solidarité en actes.

Les voix des différents représentants des communautés religieuses se succèdent, suivies de temps musicaux, qui nous invitent à l’intériorisation et à la prière. Après le prophète Michée et saint Paul (dans la lettre aux Colossiens) proposés par l’Eglise Anglicane, qui nous rappelle : « Toute pensée de vérité et de paix procède de Toi », a retenti la Fatiha (ouverture du Coran), psalmodiée par un imâm. Avec la communauté bouddhiste, nous méditons également sur la paix, état de pleine lucidité, dans lequel « nous cultivons et associons compassion et sagesse ». La communauté musulmane nous invite, quant à elle, à une méditation sur l’essence de l’islam - « Se donner, s’en remettre pleinement à Dieu dans la paix de cœur » - et la dimension de la paix au cœur de l’islam : « Nous devrions tellement le répéter : le message de l’islam, c’est ce message d’amour. Essentiellement, fondamentalement, intimement. C’est ce à quoi doit nous encourager notre fraternité, c’est-à-dire rappeler à autrui la patience et la miséricorde ». Le pasteur Marc Van Ejden nous invite, pour sa part, à la compassion pour l’autre créé à l’image de son créateur, et à « ouvrir le cœur pour l’autre » ; « l’amour, la charité, la compassion, et la bonté sont nos armes pour faire face à la haine, l’indifférence... ». Le président de la communauté juive nous partage la souffrance de la communauté et comment la mauvaise parole « alchonarah » doit être combattue. Sa conclusion nous convoque à nous mettre en route : « Le vivre-ensemble harmonieux ne tombe pas du ciel comme la manne dans le Sinaï… il doit devenir notre combat de tous les jours ».

Avec l’invitation d’une représentante bouddhiste à un temps de silence, nous entrons plus avant dans le recueillement, la prière. La pasteure de l’Eglise Protestante Unie nous propose un beau texte : « Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte… souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence… » Elle nous invite à garder dans notre cœur le rassemblement de ce soir qui sera une ressource en nous. Ce moment constitue, dit-elle, un saut en humanité.

Cette miséricorde, que l’islam relie à la paix et la fraternité, Mgr Aubertin nous en a parlé longuement, se mettant en quelque sorte dans les pas du pape François qui a inauguré, pour  l’Eglise Catholique, l’Année de la Miséricorde. Il nous invite à demander la paix avec les mots de saint François d’Assise : « Seigneur, faites de moi un instrument de votre Paix !... Là où il y a les ténèbres, que je mette votre lumière. Là où il y a la tristesse, que je mette la joie… ».

Enfin, le frère Jean-François Bour, dominicain, membre du service diocésain pour le dialogue interreligieux, nous invite en conclusion, à nous soutenir les uns les autres et à nous porter dans la prière, à développer inlassablement la volonté de vivre avec nos frères en humanité dans un dialogue bienveillant et sincère.

Autour d’un verre de l’amitié proposé au fond de la basilique, les uns et les autres ont pu entamer ou poursuivre ce dialogue.

Comme l’a exprimé la pasteure Florence Lusetti, nous garderons dans notre cœur ce temps où, tous ensemble, nous avons pris le temps de nous arrêter, de nous écouter et de nous recueillir. Les croyants des différentes traditions religieuses ont pu, par leur présence, être signe de l’importance de la prière et de l’intériorité sources de paix face aux germes de violence qui peuvent habiter les cœurs de tous les hommes.


Marie-Laure Morbieu, déléguée diocésaine pour le dialogue interreligieux.

A NOTER : 

Une conférence sur "la spiritualité dans l'islam" était donnée à Tours mardi 19 janvier. CLIQUEZ ici pour y accéder.

A LIRE :

Un compte rendu du temps de recueillement à la basilique sur le site Internet du "Service national pour les relations avec les musulmans".