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Alors que les inégalités ne cessent d’augmenter dans le monde, les questions de solidarité - économique, sociale, environnementale – restent paradoxalement bien trop absentes du débat politique. Le Secours Catholique-Caritas France, Action Aid France, le CCFD-Terre Solidaire et Oxfam France ont donc formulé 15 propositions à l’attention des candidats à l’élection présidentielle et aux élections législatives, articulées autour de trois grands axes : le partage juste des richesses pour mettre fin à la pauvreté et aux inégalités, la promotion de la justice climatique et de la souveraineté alimentaire et le respect des droits humains en France et dans les pays du Sud.

 

Notre constat :

Des inégalités en France et dans le monde qui affaiblissent le contrat social

Les inégalités dans le monde ne cessent de s’accroitre, et pourtant seule une minorité composées de multinationales et d’individus contrôle les règles du jeu économique et politique à son avantage, et échappe largement au contrôle des gouvernements et à l’impôt en particulier. Les Etats sont donc privés de ressources considérables, nécessaires pour fournir aux citoyen-ne-s des services essentiels comme la santé ou l’éducation. Mais un autre partage des richesses est possible au sein d’une économie remise au service des besoins et des droits de tous.

Les effets des changements climatiques sont une réalité pour les personnes vulnérables

Dans le cadre des changements climatiques, on constate une multiplication certaine des événements climatiques extrêmes, comme les sécheresses, les inondations ou les ouragans, qui ont des conséquences dramatiques sur les populations vulnérables. Malgré cela l’engagement politique n’est pas aujourd’hui à la hauteur pour encadrer comme il se doit l’augmentation des températures. Il est impératif de s’engager fermement dans une transition énergétique et agricole juste et durable.

Une France exemplaire, une France solidaire

La crise multiple à laquelle nous faisons face est largement due à l’accumulation de choix politiques erronés et à court terme. Pour être solidaire il nous faut aussi être exemplaire : à l’intérieur de nos frontières les droits des étrangers et les libertés fondamentales sont menacés, la politique publique de solidarité internationale s’affaiblit d’année en année. Sur le terrain les citoyens français s’engagent pour une société plus juste, durable et solidaire, les élus doivent refléter cela dans les politiques publiques.

Les candidats aux élections présidentielles et législatives de 2017 doivent s’engager autour de trois grands axes à travers des propositions concrètes, notamment :

1. Pour le partage juste des richesses et pour mettre fin à la pauvreté et aux inégalités : 

Afin de contribuer à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable, publier dès l’automne 2017 un calendrier précis pour atteindre l’objectif d’allouer 0.7% du RNB à l’aide publique au développement dès 2022 et s’engager à augmenter de 10% par an les crédits budgétaires de l’aide publique au développement.

Stopper tout risque de nouvelle crise financière et réguler drastiquement la finance, en la remettant au service de l’économie réelle, y compris en œuvrant activement à la mise en place d’une taxe sur toutes les transactions financières affectée au moins à 50% à l’adaptation au changement climatique et au financement des objectifs de développement durable, dont la santé mondiale.

2. Pour promouvoir la justice climatique et la souveraineté alimentaire : 

D’ici 2020, sortir de la production et de la consommation de charbon en France, et se positionner en faveur de la fermeture des projets charbon existants des entreprises dont l’Etat est actionnaire. Sortir des énergies fossiles d’ici à 2050 et réorienter la finance vers la transition énergétique et la sortie des énergies fossiles.

S’assurer que les politiques publiques et les différentes initiatives de lutte contre les dérèglements climatiques préservent la sécurité alimentaire et n’alimentent pas les dynamiques d’accaparements de terres.

3. Pour faire respecter les droits humains en France comme dans les pays du Sud : 

Avoir une exigence de solidarité à l’égard des migrants, en assurant des voies de migrations légales y compris humanitaires, et en offrant aux migrants arrivant sur le territoire français un accueil digne et respectueux des droits humains. Les demandeurs d’asile doivent pouvoir trouver refuge et protection là où ils le souhaitent. Il faut également suspendre le renvoi des demandeurs d’asile au pays de première entrée dans l’UE prévu par les accords de Dublin. La France doit aussi jouer un rôle moteur et fédérateur pour la réforme du régime d’asile européen commun, en veillant à ne pas affaiblir les normes de protection des demandeurs d’asile.

Réviser les politiques migratoires française et européenne, et mettre fin à l’externalisation de celles-ci (notamment la politique d’asile) vers les pays d’origine et de transit, a fortiori lorsque ce sont des Etats peu respectueux des droits humains. Suspendre l’accord entre l’UE et la Turquie alors que de fortes interrogations pèsent sur la légalité de celui-ci et que ses impacts négatifs sont déjà visibles.

Pour en savoir plus, un site : http://solidarite2017.org