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Vocations

Où en sont les vocations dans notre diocèse ? Réponse du père François Coüasnon, responsable diocésain du Service des Vocations.

Le 8 mai, tout d’abord, pour qui prie-t-on ?

Chaque année, le quatrième dimanche de Pâques, l’Eglise prie pour les vocations, donc pour toutes les vocations : la vocation au mariage, la vocation religieuse et la vocation aux ordres sacrés. Cette journée est une invitation à la réflexion et à la prière. Pour qu'une liberté humaine découvre son chemin, elle a besoin d'être éclairée et stimulée, c’est à cela que sert la prière, guidée par l’Esprit Saint.

Y a-t-il, du point de vue de la vocation sacerdotale, un "terreau" plus favorable qu’un autre ?

Aujourd'hui, il n’y a pas, je crois, de "terreau" plus favorable qu’un autre. Evidemment, un jeune ayant grandi dans une famille catholique, pratiquante, se posera peut-être plus facilement la question de la vocation, mais cela ne veut pas dire pour autant qu'il répondra pas plus aisément.

Qu’est-ce qui, aujourd’hui, peut faire obstacle à la vocation sacerdotale ?

La solitude. C’est sans doute l’un des principaux obstacles à la vie sacerdotale "diocésaine" : les jeunes ont peur de se retrouver seuls. Or, des lieux et des moments de rencontres existent ! Il suffit parfois de peu pour les provoquer.

Evidemment, étant moins nombreux, nous sommes davantage éloignés les uns des autres. Mais de belles fraternités se mettent en place ! A titre d’exemple, dans notre diocèse, je connais au moins deux lieux de rencontres réguliers : le groupe des jeunes prêtres (nous nous retrouvons régulièrement pour des moments conviviaux, chez les uns ou chez les autres) et le groupe "Pizza-Prêtres" qui rassemble souvent plus d'une dizaine de prêtres des quatre coins du diocèse, autour d’un film et du partage d’une pizza. Toutes ces initiatives nous permettent de nous voir, de créer du lien, et de compenser la solitude. 

Un prêtre, un seul, sera ordonné dimanche 3 juillet, à la cathédrale, à 15h30. Un seul, c’est déjà beaucoup !... 

En effet, cette année encore, nous aurons la joie d’accueillir un nouveau prêtre. Renaud sera ordonné le 3 juillet prochain, à la cathédrale, des mains de notre archevêque, Mgr Jordy. Après, ce sera le "grand vide"…  

C’est la raison pour laquelle nous pouvons non seulement prier plus particulièrement pour les vocations sacerdotales dans notre diocèse, mais également les solliciter ! Prier c’est bien, agir avec l’aide de la prière c’est mieux ! Nous devons tous être des solliciteurs : tous (prêtres et fidèles) nous devons inviter les jeunes à se poser la question de la vocation particulière au sacerdoce ; nous, prêtres, nous devons montrer notre joie sacerdotale pour susciter cette "envie" de devenir prêtre ; les fidèles doivent prier et soutenir leurs prêtres. 

La question de la vocation, ce n’est pas l’apanage de quelques uns qui seraient plus disposés à en parler que d'autres. Nous devons tous être acteurs de la vie de l’Eglise.

Il faut passer 6 ans au séminaire avant de devenir prêtre. Six ans, est-ce assez long pour discerner avant de s’engager ?

Un couple est-il fondamentalement "prêt" le jour de son mariage ? Je ne suis pas sûr. 

Il en est de même pour les prêtres, nous ne sommes jamais prêts à le devenir. 

Les 6 années de formation au séminaire permettent d’acquérir un contenu théologique, philosophique, scripturaire et moral ; la vie au séminaire permet de façonner peu à peu le coeur des futurs prêtres. C’est ce que l’Eglise, dans sa sagesse, demande aux candidats qui ressentent l’appel à donner leur vie au Christ. 

Ce temps, qui nous est donné, passe très vite et nous permet de découvrir des réalités de la vie sacerdotale et paroissiale. Mais il faut aussi savoir s’arrêter : la formation pourrait durer 10 années, je ne crois pas qu’elle préparerait mieux à vivre le sacerdoce. 

Vous avez été, vous-même, ordonné prêtre il y a 5 ans. Quel regard portez-vous sur vos premières années de ministère ?

Ma formation au séminaire a duré 7 ans et j’étais heureux de "quitter le séminaire" pour vivre pleinement mon ministère en paroisse. Cinq années de sacerdoce, c’est peu (comparé aux 60 et 76 ans de sacerdoce de deux frères prêtres coopérateurs du doyenné d’Amboise) ! Mais cela permet d’entrevoir la réalité de la mission. 

Ces cinq années ont déjà été très riches : riches en découvertes, en joies et en peines. On apprend, progressivement, à travers les petites épreuves que la vie paroissiale nous réserve, mais il y a surtout beaucoup de joies et beaucoup de grâces. En sortant du séminaire, j’étais un "prêtre", mais je n’étais pas encore un "pasteur" : ça, je le deviens petit à petit grâce au ministère en paroisse, grâce à mes paroissiens, grâce à mon curé, grâce au Christ qui guide et façonne ma vie de prêtre.

Enfin, à tous les jeunes qui se posent des questions sur leur avenir, que conseillez-vous ?

"Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps." (Matthieu 28, 20).

Cette dernière parole du Christ avant l’Ascension manifeste la raison profonde de notre vocation sur terre : parvenir à la sainteté, et y parvenir ensemble. Ce verset témoigne également d’une immense espérance : nous ne sommes pas seuls ! Dieu ne nous abandonne pas, le Christ ne nous abandonne pas dans notre marche vers le Royaume. Il est à chaque instant présent à nos côtés, si tant est que nous nous mettions à son écoute et que nous sollicitions son aide.

A noter :

Mgr Jordy présidera les vêpres pour les vocations dimanche 8 mai, à la basilique St-Martin, à 16h.

CONTACT

Abbé François Coüasnon
Service des Vocations
Maison Diocésaine « Le Carmel »
13 rue des Ursulines
37000 Tours