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Le cardinal Henri de Lubac

Sera-t-il un jour béatifié ? Il est trop tôt pour le dire, mais les évêques de France, réunis à Lourdes, en mars dernier, ont voté pour l'ouverture de la cause en vue d'une éventuelle béatification.

Né à Cambrai le 20 février 1896 et mort à Paris le 4 septembre 1991, le Cardinal Henri de Lubac fut l’un des grands penseurs et théologiens du XXe siècle.

Après des études secondaires au collège jésuite de Mongré, à Villefranche-sur-Saône, puis une année de droit aux Facultés catholiques de Lyon, il entre en 1913 au noviciat de la Compagnie de Jésus. Mobilisé pendant la première guerre mondiale, il est blessé en 1917 près de Verdun – blessure qui lui occasionnera longtemps de pénibles maux de têtes.

Après la guerre, il poursuit le cursus traditionnel de la formation jésuite (à Jersey pour la philosophie, à Lyon-Fourvière pour la théologie). Il est ordonné prêtre en 1927, puis, à partir de 1929, est chargé d’enseigner la théologie fondamentale et l’histoire des religions aux Facultés catholiques de Lyon. En 1938 paraît son premier livre, "Catholicisme", prélude d’une œuvre immense qui s’étalera sur un demi-siècle et comprendra au total une cinquantaine d’ouvrages. Mais cette œuvre va s’élaborer au travers de combats et de souffrances, d’abord à cause de la seconde guerre mondiale (au cours de laquelle le P. Henri de Lubac sj participe pleinement à la résistance spirituelle contre l’antisémitisme), puis à cause des oppositions suscitées par la publication, en 1946, du livre intitulé "Surnaturel" : oppositions telles que l’auteur, soupçonné d’hétérodoxie par un certain nombre de théologiens influents, est finalement interdit d’enseignement en mai 1950.

Les années 50 vont être pour lui des années d’épreuve, jusqu’à ce que le P. Henri de Lubac sj, davantage reconnu au début des années 60 et nommé « expert de la « commission théologique lors du concile Vatican II, puisse directement contribuer à l’aggiornamento de l’Église catholique dans ces années conciliaires.

Les épreuves ne sont pourtant pas terminées, soit que les blessures du passé se fassent encore sentir, soit surtout que de nouvelles souffrances se déclarent devant certaines évolutions théologiques ou pastorales de l’après-concile : jadis contesté par des courants de tendance conservatrice, le P. Henri de Lubac, sj manifeste désormais une inquiétude croissante devant les courants « progressistes » qui s’autorisent de Vatican II mais risquent en fait d’en dénaturer la doctrine.

Du moins cette période est-elle illuminée, le 2 février 1983, par la promotion au cardinalat : reconnaissance solennelle d’une œuvre, reconnaissance surtout de ce qui n’avait cessé d’habiter cette œuvre – l’attachement à l’Église et la fidélité au successeur de Pierre. Viennent enfin les années où les forces physiques du cardinal diminuent de plus en plus ; à partir de 1986, il est à moitié paralysé et passe ses derniers mois chez les Petites sœurs des Pauvres jusqu’au 4 septembre 1991 où il meurt, accompagné par les prières de celles qui l’ont soigné jusqu’au bout et de son supérieur jésuite.

Source : P. Michel Fédou sj,

Plusieurs ouvrages du père Henri de Lubac sont disponibles à la bibliothèque diocésaine (02 47 31 14 45).