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Abus sexuels dans l'Eglise

La célébration mémorielle à l’intention des victimes d’abus dans l’Eglise sera présidée par Mgr Jordy dimanche 19 mars, à la cathédrale de Tours, à 18h30.

Cette décision d’une célébration annuelle a été prise par nos évêques à la suite de la publication du rapport de la CIASE en octobre 2021. C’est donc la seconde année qu’elle aura lieu à Tours. Cette année, elle aura la particularité d’être préparée par la Cellule d’écoute du diocèse avec la collaboration du collectif des Voix Libérées.

Ce collectif, créé il y un an, est constitué d’anciens petits chanteurs de Touraine. Parmi eux, plusieurs ont été abusés sexuellement par un prêtre pendant leur enfance et pour certains durant plusieurs années.

C’est tout un travail de réparation qu’effectue notre diocèse.  

Le 14 janvier dernier, l’INIRR (Instance Nationale Indépendante de Reconnaissance et de Réparation) est venue à Tours rencontrer ce collectif, pour avancer sur ce sujet. Plusieurs membres de la cellule d’écoute étaient présents. Ce travail de réparation ne sera jamais total, les blessures sont profondes et durables. Elles touchent la personne dans sa globalité. Il faut bien du courage de leur part pour aller vers les cellules d’écoute. Le silence leur est souvent imposé, elles sont ignorées,  très isolées,  habitées par un sentiment de trahison. Dans le cas présent, ce prêtre a trahi la confiance de ces petits chanteurs,  mais aussi de leurs parents. Il a plus largement trahi les fidèles, l’Église. Il en résulte, pour nous, une honte commune.

Mme Shirk Lucas, théologienne et professeur à l’Institut catholique de Paris, lors d’une rencontre nationale des cellules d’écoute, disait qu’il nous faut accepter que l’Église, à travers ces évènements, soit un corps d’os brisés. Elle faisait là référence au passage de saint Paul aux corinthiens : « Si un membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance »…

Il faut que nous acceptions d’habiter ce corps d’os brisés, d’être dans la « lamentation », je la cite, pour ensuite tracer ensemble dans l’humilité et l’espérance, un chemin de confiance et de justice. S’asseoir au pied de la croix avec les victimes et les auteurs en reconnaissant notre impuissance, mais en sachant que la grâce de Dieu est plus forte.

Ces brisures, comment les réparer ? 

Comme le disait l’été dernier le pape François, « les mots ne suffiront jamais » !

À la suite de notre archevêque, le diocèse de TOURS s’engage donc depuis un an par des gestes concrets. : accompagner, réparer, faire de notre Église une église plus sûre qui redonnera confiance.

Nous aurons l’occasion lors de cette célébration du 19 mars d’entendre le texte de saint Paul aux éphésiens (5, 8-14) : « Autrefois vous étiez ténèbres, maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Vivez en enfant de lumière et le fruit de la lumière s’appelle : BONTÉ, JUSTICE ET VÉRITÉ ». 

Passez de l’ombre à la lumière, c’est ce qui nous est demandé dans ces situations douloureuses, en démasquant les œuvres stériles des ténèbres. Quitter ce lieu mortifère pour renaître à la lumière. 

Demandons alors à l’Esprit Saint de nous inspirer des gestes fraternels à l’égard de nos frères et sœurs victimes d’abus dans l’Église, et de prendre soin d’eux. 

Et puisque nous sommes aussi en période de synode, qui signifie « marcher ensemble », demandons au Seigneur de vivre en Église, dans l’unité, en accueillant tous ceux qui sont restés au bord du chemin, « en les menant vers les eaux tranquilles » évoquées dans le psaume du jour, et en cherchant avec eux des voies de réparation. 

Armelle JUS, déléguée épiscopale pour une Eglise sûre,
le 3 mars 2023 sur RCF Touraine

Ci-dessus, photo d'archives, diocèse de Tours, célébration mémorielle 2022.

CONTACT :

Courriel : eglise.sure@catholique37.fr

Pour contacter la cellule d'écoute, cliquez ici.