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Appel aux catholiques de France

Face à la "crise des gilets jaunes", l'Eglise ne souhaite pas rester immobile et a proposé, fin décembre, à ses fidèles d'organiser des groupes d'échanges "partout où ce sera possible" comme à Ballan Miré le 16 janvier dernier. Echos de cette rencontre...

La proposition de la CEF

"Nous vous proposons, dans les semaines à venir, de susciter partout où ce sera possible des groupes d’échanges et de propositions en invitant très largement d’autres personnes, partageant ou non notre foi, qui peuvent être intéressées d’y participer et d’y apporter leurs idées. 

Pour ce travail, à titre de pistes de réflexion, nous vous suggérons les CINQ QUESTIONS suivantes :

1/ Quelles sont selon vous, en essayant de les hiérarchiser, les causes principales du malaise actuel et des formes violentes qu’il a prises ?

2/ Qu’est-ce qui pourrait permettre aux citoyens dans notre démocratie de se sentir davantage partie prenante des décisions politiques ?

3/ Quels sont les lieux ou les corps intermédiaires qui favoriseraient cette participation ?

4/ Quel « bien commun » recherché ensemble pourrait fédérer nos concitoyens et les tourner vers l’avenir ?

5/ Quelles raisons d’espérer souhaitez-vous transmettre à vos enfants et petits-enfants ?

Accès au texte complet

La rencontre de Ballan Miré

A la première question, voici les réactions :

Le mot "illusion" est revenu de nombreuses fois dans la bouche des participants mais pour exprimer plutôt une "désillusion" ou une immense déception. Ce sentiment de malaise remonte à un lointain passé, dès le passage à l'euro pour certains, qui ont le sentiment de "s'être fait avoir" déjà à l'époque.

L'augmentation de la taxe sur le carburant a été la goutte d'eau ou plutôt la mèche qui a allumé la crise. Etant donné le nombre de taxes existantes en France, certains se demandent comment l'Etat ne parvient pas à boucler ses fins de mois.

Les gens avaient placé beaucoup d'intérêt dans l'élection de Macron en pensant qu'il incarnait un changement, un "nouveau monde". Pour eux, la politique et le pouvoir étaient aux mains des "éléphants" et finalement ils estiment que c'est un éléphanteau de la lignée qui détient aujourd'hui ce pouvoir. La violence dans cette crise s'est donc trouvée proportionnelle à la déception ou la trahison qu'a dans la tête des citoyens, provoquée Macron, comparé à Louis XVI, celui qui veut qu'on "vienne le chercher", dédaigneux et méprisant et créant un immense fossé entre la capitale et la province.

Les participants dénoncent une société de consommation fournissant de nombreuses tentations... mais également :

- des salaires trop bas ;

- une augmentation du nombre des personnes en difficulté (cf. le nombre de personnes inscrites

aux Restos du cœur) ;

- la pauvreté et la peur de devenir pauvre ;

- l'inégalité notamment fiscale avec des riches de plus en plus riches et des pauvres de plus en plus pauvres ;

- l'accumulation des taxes et des impôts ;

- une perte de confiance dans l'ascenseur social ;

- une perte d'espoir pour l'avenir de leurs enfants ;

- une crise sociale (fermeture d'hôpitaux, de boutiques) et environnementale ;

- la dégradation des services publics, le mauvais fonctionnement de la justice, des prisons, des hôpitaux, de l'éducation, de la police ;

- un traitement différent pour les retraités d'où leur colère légitime;

- les difficultés pour les familles monoparentales.

Ils dénoncent également :

- le manque de lieux de dialogue pour faire remonter leurs souffrances via les élus ;

- le manque de démocratie participative ;

- l'écart trop grand entre la base et le pouvoir ;

- le mode de scrutin qui ne permet pas une bonne représentation de l'opposition ;

- les avantages et les privilèges des élus nationaux, le train de vie des ministres, les ors de la République, le coût des anciens présidents.

Ils admettent qu'on ne règle pas les problèmes par la violence mais jugent qu’elle existait déjà dans certains quartiers depuis longtemps, et que celle ci répond également aux violences policières et à la répression...

Lire la suite :

Les points 2 à 5 sont à lire dans la synthèse.

A noter :

D'autres paroisses ont pris part à la réflexion, comme à Tours Nord.