Ethique et finance

Le conférencier, Ramon Verrier, qui fut professeur d’économie à l’Université de Tours, a commencé par définir la notion de marché financier, marché sur lequel se rencontrent les demandes et les offres de capitaux à long terme (valeurs mobilières et produits dérivés), puis il a rappelé que le bien être ne se réduit pas à une croissance du produit intérieur brut.

L’orateur a ensuite insisté sur la financiarisation croissante de l’économie, l’argent passant de l’état d’outil à l’état de fin. Ainsi, les capitaux sont soustraits aux circuits vertueux dans l’économie réelle : endettement pour acquérir des actifs financiers, forte distribution de dividendes aux actionnaires, spéculation boursière à crédit, transactions à haute fréquence, filiales dans les paradis fiscaux. 

L’orateur a aussi évoqué les produits dérivés, la tritisation,… et les dispositions de séparation des activités bancaires.  Il s’agit, pour limiter les risques, de séparer les activités de marché qui sont placées dans une filiale séparée (exemple : Natixis ou Cacib) des autres activités bancaires (dépôts et crédits).

Pour terminer, Ramon Verrier, lance qu’on « vote avec son portefeuille » : c’est-à-dire qu’on est tous appelés à veiller comme des sentinelles en orientant notre action vers le bien commun. Pour illustrer ce point de vue, Clémentine Delassus, du CCFD Terre Solidaire,  st alors intervenue pour parler de la finance solidaire en présentant les placements de la SIDI dont la vocation est d’améliorer les conditions de vie des populations les plus vulnérables du Sud et de l’Est.

En conclusion, l’orateur a cité le rapport de la Congrégation pour la doctrine de la foi * :  « Chaque geste de notre liberté, aussi insignifiant soit-il, participe à un véritable instrument d’humanisation de l’homme et du monde dont nous avons besoin pour vivre dignement ».

Jean-Marie Beauvais 

*  Oeconomicae et pecuniariae quaestiones  (2018).