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Festival de Cannes 2018

Le prix du jury oecuménique a été descerné à Capharnaüm de Nadine Labaki (Compétition Officielle). Capharnaüm ou l'histoire de Zain, un garçon de 12 ans, qui attaque ses parents en justice pour lui avoir donné la vie...

 

Extraits du dossier de presse ci-dessous

Pourquoi avoir choisi d’appeler votre film « Capharnaüm » ?

Ce titre s’est imposé sans que je ne m’en rende compte.

Lorsque j’ai commencé à réfléchir au film, mon mari Khaled m’a proposé d’inscrire sur un tableau blanc posé au milieu de notre salon tous les thèmes dont je voulais parler, mes obsessions du moment – car c’est ainsi que je procède -, les idées sur lesquelles je souhaitais plancher. En prenant un peu de recul par rapport à ce tableau, je lui ai dit : en fait, tous ces sujets forment un tel capharnaüm !

Quel est donc le sujet de votre film ?

Capharnaüm raconte le périple de Zain, 12 ans, qui décide d’intenter un procès à ses parents pour l’avoir mis au monde alors qu’ils n’étaient pas capables de l’élever convenablement, ne serait-ce qu’en lui donnant de l’amour. Le combat de cet enfant maltraité, dont les parents n’ont pas été à la hauteur de leur rôle, résonne en quelque sorte comme le cri de tous les négligés de notre système, comme une plainte universelle à travers des yeux candides…

Quel levier d’action représente Capharnaüm et votre cinéma ?

J’envisage le cinéma d’abord comme une manière d’interroger - et de m’interroger - sur le système actuel, en proposant mon point de vue sur le monde dans lequel j’évolue. Même si à travers mes films, Capharnaüm en particulier, je dépeins une réalité crue et dérangeante, je suis profondément idéaliste dans la mesure où je crois au pouvoir du cinéma.

Vous avez toutefois choisi d’axer le film sur le thème de l’enfance…

En rentrant d’une soirée, il devait être 1h du matin, je m’arrête au feu rouge et je vois là, sous ma fenêtre, un enfant assoupi dans les bras de sa mère qui mendiait à même le bitume. Le plus frappant, c’est que ce petit qui avait 2 ans ne pleurait pas, il ne demandait rien et ne semblait rien vouloir d’autre que dormir. Cette image de ses yeux qui se fermaient ne m’a plus quittée, si bien qu’en arrivant chez moi, je me suis trouvée prise d’une nécessité : en faire quelque chose. Je me suis mise alors à dessiner le visage d’un enfant qui crie à la face des adultes, comme s’il leur en voulait de lui avoir donné naissance dans un monde qui le prive de tous ses droits. C’est par la suite que l’idée de Capharnaüm s’est mise à germer, en prenant l’enfance comme point de départ parce que, de toute évidence, c’est cette période qui détermine le reste de la vie. 

A voir également :

L'interview de la réalisatrice sur YouTube

Nationalité : Liban

Genre : Drame

Durée : 2h

Date de sortie : 2018

Réalisateur : Nadine Labaki

Acteurs principaux : Nadine Labaki, Zain Alrafeea, Yordanos Shifera