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Jeanne-Marie de Maillé

Décédée à Tours le 28 mars 1414 et béatifiée en 1871, Jeanne-Marie de Maillé est très peu connue des tourangeaux...

Jeanne de Maillé, fille d’Hardouin VI de Maillé (Luynes aujourd’hui) naît le 29 mars 1332 au château des Roches-Saint-Quentin dans un vallon de l'Indrois. Aux côtés de son époux Robert de Sillé, elle se consacre à des œuvres de charité, soulage les pauvres et les victimes de la Grande Peste de 1348-1349. Devenue veuve en 1362, chassée du château de Sillé-le-Guillaume, dépouillée de tous ses biens, elle  trouve alors refuge dans une pauvre chaumière et, refusant l'idée d'un remariage, elle prononce le vœu de chasteté entre les mains de l'archevêque de Tours. Au cours d'une oraison, Jeanne-Marie de Maillé a la vision de la Vierge qui l'invite prendre le vêtement des tertiaires de saint François d'Assise. Elle trouve un temps refuge à l’abbaye de Beaumont-lès-Tours, mais finalement se retire au cœur de la forêt de Champchevrier, au nord de la Loire. Elle y mène une vie érémitique, se contentant pour toute nourriture de pain d'orge, de poires sauvages et d'eau. Dans son petit jardin, elle cultive quelques légumes, fleurs et plantes médicinales dont elle se sert pour confectionner baume et onguents: c'est le « jardin de l’Ermitière ». Chassée du lieu, elle se réfugie en 1386 au couvent des Frères Mineurs (les Cordeliers) de l’actuelle rue de la Scellerie à Tours. La tradition rapporte plusieurs apparitions dont Jeanne-Marie de Maillé fut le témoin ; ainsi en 1389, le jour de la fête de la Purification, celle de la Vierge et de l'Enfant-Jésus ; à la Pentecôte de 1387, dans le jardin des Cordeliers, celle de la Vierge et de saint François d'Assise. On cite encore des apparitions de saint Gatien et de saint Martin le jour du 2 mai, fête de la Translation des reliques ; celle du Christ en 1393 dans l'église collégiale de Neuvy-Saint-Sépulcre au diocèse de Bourges. Jeanne-Marie de Maillé expire à Tours le 28 mars 1414. Selon sa volonté, elle est inhumée dans l'église des Cordeliers, ensevelie dans l'habit de sainte Claire. Après un avis favorable confirmant le culte rendu de temps immémorial à Jeanne-Marie de Maillé, le pape Pie IX rend un décret confirmatif de béatification le 27 avril 1871. Un nouveau décret, le 2 septembre 1871, autorisa la messe et l'office de la bienheureuse dont la fête fut fixée au 28 mars, jour de sa mort.

Michel Laurencin archiviste diocésain

A lire :

"La Bienheureuse Jeanne-Marie de Maillé : femme d’hier, d’aujourd’hui et de demain" (2013)

« La sainteté n'a pas dit son dernier mot : cette lumière divine a éclairé tant de personnes et d'époques et interprété librement l'évangile aux quatre coins du monde depuis 2000 ans. Des hommes, des femmes et des enfants bien sûr ont vécu d'une telle manière qu'en les voyant, l'on se disait : "Il n'est pas possible que Dieu n'existe pas !" Là où les saints passent, Dieu passe avec eux. En notre terre de Touraine, Jeanne-Marie de Maillé compte parmi ces nombreux "éveilleurs de sainteté". "Mystique autant que " femme de la fraternité", son rayonnement spirituel a dépassé tous les lieux et milieux où elle a cherché Dieu et témoigné de Lui. Mendiante d'éternité, châtelaine ou ermitière, avec les pauvres ou avec les rois, Jeanne-Marie de Maillé est aussi avec nous, aujourd'hui bien vivante au ciel : une sainte pour tous, pour les enfants, les jeunes, les familles, les personnes consacrées, les "blessés de la vie", et pour tous les apôtres d'aujourd'hui." (extrait de la préface) Dans une perspective exclusivement historique, complétée par un bref résumé biographique et quelques poèmes, nous vous proposons ici une découverte parmi d'autres de cette figure locale devenue universelle par sa béatification en 1871. »