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Migrants

Une étude d’opinion élaborée par More in Common France montre que, loin de certaines idées reçues, les chrétiens, dans leur ensemble, expriment à l’égard de l’accueil des migrants des positions plutôt mesurées...

"Globalement, les craintes qu’ils expriment n’empêchent pas la bienveillance et peuvent même cohabiter avec un engagement concret, une expérience de la rencontre, une expression de solidarité. Là où une vision rapide pourrait laisser craindre un blocage complet, une compréhension plus fine des motifs de crainte laisse entrevoir chez tous des possibilités d’évolution. Ces enseignements renforcent notre volonté d’être à l’écoute de toutes les peurs, de toutes les pauvretés, afin d’aider chacun à recevoir l’autre comme une richesse et non une menace."

Source : CEF

(...) "Cette enquête, dont les premiers résultats ont été présentés lors de l’Assemblée plénière des Évêques à Lourdes en mars 2018 (...) démontre qu’une partie conséquente des chrétiens peut être accompagnée pour que soit renforcée leur disposition à l’hospitalité et la solidarité, si l’on sait écouter et prendre en compte leurs situations et craintes propres.

C’est à cet objectif que nos mouvements * décident de s’engager ensemble pour les années à venir. Un programme d’actions et de messages communs et/ou complémentaires sera construit et proposé pour 2019 et 2020, pendant le temps de la Campagne « partager le chemin » lancée par le Pape François en septembre dernier."

Source : CEF

  • * Le service national de la Pastorale des Migrants (Conférence des évêques de France),
  • Le CCFD – Terre Solidaire,
  • JRS – France,
  • Le Secours Catholique – Caritas France.

Principaux enseignements de l’étude menée en coopération avec More In Common*

Une majorité se dessine en faveur de l’accueil. 61% des catholiques interrogés refusent la fermeture totale des frontières et 71% d’entre eux soutiennent l’intégration par le travail.

L’opinion catholique rejette les solutions à l’emporte-pièce. Ils refusent notamment de trier les migrants : 60% des catholiques rejettent l’idée d’accueillir prioritairement des migrants ayant des niveaux d’éducation et de qualifications supérieurs aux autres. Et ils sont 41% (contre 39% et 19% sans opinion) à penser que les migrants font des efforts pour s’intégrer.

L’attitude des catholiques à l’égard des migrants ne se résume pas à une lutte des ouverts contre les fermés : elle est plutôt dominée par l’ambivalence. En vérité, chacun d’entre nous est traversé par des questionnements sur ce sujet complexe.

55% des catholiques sont en désaccord avec l’affirmation selon laquelle « c’est un problème que la majorité des migrants venant en France sont musulmans » et seuls 22% jugent l’islam incompatible avec la société française. De plus, 47 % des catholiques déclarent que les musulmans ont des valeurs similaires aux leurs.

Néanmoins, un tiers des pratiquants se sentent en insécurité culturelle : ils ont le sentiment que l’Islam occupe une place et une influence de plus en plus importante. Mais cette inquiétude ne se traduit pas par une stigmatisation : ils distinguent l’islam, qu’ils connaissent mal, des musulmans, avec lesquels une majorité d’entre eux se sent en communauté de valeurs.

Le débat public sur les questions « culturelles » tend à occulter les questions sociales, notamment parmi les publics les plus fragiles, parfois très éloignés de l’Église, qui se sentent abandonnés par l’État.

Quelles que soient leurs perceptions des migrants, les catholiques donnent du temps, de l’argent ou en nature : leur engagement n’est pas déterminé par leurs attitudes. Un catholique sur deux a fait un don ou une action en faveur des migrants depuis un an. Une proportion qui reste élevée, même parmi les groupes les plus hostiles à l’accueil de l’étranger.

Les catholiques restent attachés à la parole du Pape ; ils sont 61% à être en accord avec ses déclarations sur les migrants. Car, plus on est sûr de ses valeurs, plus on est accueillant. Un travail positif et inclusif sur l’identité catholique dans une société en pleine mutation peut porter ses fruits. L’appel du Pape à aller vers toutes les périphéries a aussi toute sa place dans une démarche de sensibilisation et de changement de regard.

Source : CEF

* La volonté de comprendre et d’agir face à la réticence de nos démocraties à offrir leur hospitalité aux réfugiés est à l’origine de More in Common. Le projet More in Common a vu le jour en 2015 dans le cadre de travaux de recherche destinés à mieux comprendre les raisons expliquant cette réticence. Ces enquêtes réalisées dans plusieurs pays se sont intéressées en particulier aux dynamiques de l’opinion publique ainsi qu’aux réponses de la société civile. Aujourd’hui, More in Common est une initiative internationale, présente en France, dont l’ambition est d’immuniser nos sociétés contre la tentation du repli social, identitaire et culturel. More in Common est présente en France, au Royaume Uni, en Allemagne et aux Etats Unis. En France, More in Common est une association de loi 1901 et emploie quatre personnes.   Enquête menée par l’IFOP par téléphone du 11 au 18 décembre 2017 auprès d’un échantillon de 1002 personnes, représentatif de la population catholique française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.