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Nouveaux cardinaux
Premier de la liste, un patriarche oriental, symbole d’une Église martyre : Louis Raphaël 1er Sako, de Bagdad, pour qui cette nomination hautement symbolique, est un don fait à l’Église d’Irak et à la nation irakienne tout entière.
Sur les 14 nouveaux élus, figurent par ailleurs trois membres de la Curie romaine et deux membres de la Compagnie de Jésus, ordre auquel appartient Jorge Bergoglio. Ils recevront tous leurs trois insignes, le 28 juin : la barrette, l’anneau ainsi qu’un titre ou une diaconie. Le lendemain, solennité des saints Pierre et Paul, patrons de l’Église de Rome, le Saint-Père présidera, en présence des nouveaux cardinaux, une messe au cours de laquelle, conformément à la tradition, il bénira les pallium qui seront remis aux archevêques métropolitains.
Depuis des temps immémoriaux, à Rome, chaque consistoire constitue un évènement majeur qui donne lieu à une profusion de spéculations et d’analyses. Car le choix des nouveaux élus est révélateur quant aux priorités du pontificat en cours ; mais aussi parce que les cardinaux fraîchement créés vont rejoindre le prestigieux Sacré collège par lequel et au sein duquel sera choisi le futur pape. Et l’intérêt est encore plus vif sous le pontificat actuel, le pontife argentin ayant bousculé les codes et les critères de sélection, laissant dépourvus des sièges autrefois considérés comme « cardinalices » et choisissant des candidats venus de loin ou très engagés sur le terrain.
Ainsi, après avoir créé la surprise en remettant la pourpre à Mario Zenari, nonce apostolique à Bagdad, François a voulu, une fois de plus, montrer sa sollicitude à l’égard des chrétiens d’Orient en créant cardinal le patriarche chaldéen de Bagdad, Mgr Louis Sako, figure clé d’une Église exposée aux persécutions. Personne ne m’avait rien demandé, s’est étonné le patriarche en apprenant la nouvelle.
Autres choix tout aussi significatifs : Joseph Coutts, archevêque de Karachi au Pakistan, engagé dans le dialogue interreligieux dans un pays où les chrétiens ne représentent que 2% de la population ; Giuseppe Petrocchi, archevêque de L’Aquila, une ville italienne ravagée en 2009 par un séisme dévastateur ; Pedro Barreto Jimeno, un archevêque jésuite péruvien menacé de mort pour ses prises de position courageuses contre les activités minières en Amazonie.
Des pourpres hautement symboliques
L’aumônier apostolique, Konrad Krajewski, qui a appris sa nomination en direct à la télévision, fait lui aussi partie de cette nouvelle « promotion ». Figure emblématique de ce pontificat, ce futur cardinal sillonne la nuit les rues de Rome à bord de sa fourgonnette blanche pour venir en aide aux SDF. En plaisantant, il menace de faire payer une amende de 10 euros à quiconque oserait l’appeler Éminence. Il est convaincu que sa pourpre, ce « pape des surprises » ait voulu la destiner aux pauvres, aux laissés-pour-compte.
Au sein de la Curie romaine, certaines promotions au cardinalat entrainent un changement de fonction. C’est le cas du Substitut de la Secrétairerie d’Etat, Angelo Becciu, qui se prépare à quitter sa charge politiquement très importante pour celle de préfet de la Congrégation pour la Cause des saints. Et la question que tous se posent est : qui prendra sa place ? Du coup, les pronostics vont bon train. Et puis, il y a les absences tout aussi éloquentes, comme celles des archevêques de Los Angeles, Venise, Philadelphie, Turin… Quoi qu’il en soit, au fil des années, de surprise en surprise, la composition du futur Conclave qui élira son successeur ressemble toujours un peu plus au pape François. Et c’est peut-être cela qui passionne le plus les analystes.
Le Sacré collège reflète l’universalité de l’Église
Même si le Souverain Pontife n’a pas choisi que des candidats « proches de sa sensibilité », la physionomie générale du Sacré Collège a beaucoup changé depuis 2013. Les cardinaux nommés par le pape François seront désormais majoritaires : 59, contre 47 nommés par Benoît XVI et 19 par Jean-Paul II. Le cercle des électeurs ne compte plus que 29 membres de la Curie romaine.
Le 28 juin, le nombre des cardinaux électeurs passera à 125 dépassant ainsi le plafond de 120 fixé par Paul VI. Les européens seront encore les plus nombreux avec 53 électeurs. Lors du conclave de 2013, ils étaient 60 sur 115 dont 28 italiens. En annonçant la convocation de ce Consistoire, le 20 mai dernier, le pape a lui-même indiqué que les nouveaux élus représentaient l’universalité de l’Église qui continue à annoncer l’amour miséricordieux de Dieu pour tous les hommes de la terre.
Source : CEF