Aller au menuAller au contenu

Archives

Pédophilie

Les évêques de France annoncent 3 séries de mesures pour lutter contre la pédophilie dans l'Eglise...

Frères et soeurs,

Alors que s'approche la Semaine Sainte où nous allons célébrer la mort et la résurrection du Christ, les évêques de France réunis en assemblée plénière ont pris des décisions importantes concernant la question des abus sexuels dans l'Eglise. 
Une lettre qui vous est adressée vous aidera à comprendre ces décisions 
(lettre à télécharger ci-dessous). Elle est un peu longue, mais je vous encourage à prendre le temps de la lire.

Je vous souhaite à toutes et à tous une très belle montée vers Pâques.

Mgr Jordy, archevêque de Tours

Extrait, ci-dessous, de la lettre adressés aux catholiques de France
ce 25 mars 2021. 

Nous avons décidé trois séries de mesures lors de notre assemblée plénière de mars 2021. Elles s’inscrivent dans une démarche générale destinée à franchir une étape décisive dans la reconnaissance de ces violences et la lutte contre ces abus.

1 - Des mesures  concernent  notre  relation  avec  les personnes  victimes

Nous devons et nous voulons les aider, humblement, dans les étapes et les moyens qui leur permettront d’avancer dans leur chemin de vie et de reconstruction.

D’où les décisions de :

  • continuer à travailler régulièrement avec les personnes victimes ;
  • sensibiliser et former de manière régulière à l’accueil et à l’accompagnement humain et spirituel  des  personnes victimes d’agressions sexuelles dans l’Église ;
  • proposer aux personnes victimes un secours financier qu’une instance d’assistance indépendante  sera  chargée d’attribuer dans la limite de nos moyens, selon les besoins exprimés par chacune de ces personnes ;
  • améliorer la formation initiale et continue des prêtres et de tous les acteurs pastoraux, surtout ceux et celles qui travailleront auprès des jeunes ;
  • améliorer nos moyens de suivre et d’accompagner les prêtres coupables dans les différents moments de leur vie ;
  • créer un lieu qui gardera vive la mémoire des faits commis et de la manière dont les personnes agressées  ont  pu  vivre  cette  épreuve. Ce  que  les personnes victimes demandent le plus est l’assurance que l’Église travaille vraiment pour que de  tels  drames  ne  se  reproduisent  plus. Le  lieu mémoriel sera donc aussi un lieu pédagogique pour former les générations futures à la vigilance sur les dérives possibles du pouvoir spirituel ;
  • consacrer une journée à la mémoire de ces faits et à  la  prière  pour  les  personnes  victimes,  chaque année, le 3èmevendredi de Carême.

2 - Des   mesures visent au renforcement  de  nos procédures de justice canonique.     

Celles-ci ne dispensent  pas  du  recours  à la  justice  étatique.  Nous avons  décidé de mettre  en  place un  tribunal  pénal au niveau national pour disposer des moyens nécessaires afin d’agir avec  une efficacité qui  a pu faire défaut jusqu’à présent.

3 - Des  mesures  concernent  l’organisation  de  la Conférence  des  évêques. Elles s’ajoutent à celles prises depuis 2016.

Nous mettrons en place un Service dédié « à  la  promotion  de  la  vigilance  et  à  la  formation  à  la juste relation  pastorale » ainsi qu’un Service national d’écoute.

Notre appel

L’appel que nous vous lançons est double. Soyons tous vigilants et actifs pour faire de notre Eglise une « maison sûre ». Par la lecture de cette lettre, vous prenez avec nous la mesure du phénomène tel que nous l’avons découvert et  compris.  Il  nous  reste  à  recevoir  le  rapport  de  la CIASE.  Des  victimes  parleront  au-delà,  bien  sûr,  car  le temps de la parole ne peut être identique pour tous. 

4 - Le silence, l’indifférence, une déférence non ajustée, ne doivent plus l’emporter sur le devoir d’interpeller voire d’alerter quand est repéré un problème  de comportement  de  la  part de qui que ce  soit :  prêtre, diacre, religieux ou laïc, bénévole ou salarié, animateur ou participant, responsable ou fidèle, homme ou femme. Soyons attentifs autour de nous, acceptons de nous former, surtout dans l’exercice de responsabilités en contact avec des jeunes et des enfants. Soyons vigilants dans les paroisses, communautés, mouvements, les uns vis à vis des autres.

La conversion pastorale de nos diocèses nous offre des occasions de réfléchir sur nos modes de fonctionnement  en  diocèses,  en  paroisses,  dans  nos communautés et mouvements. A tous les niveaux, nous devons  nous  interroger  sur  les  possibilités  de  dérives, d’emprise, d’abus, de maltraitances voire de violences et vérifier qu’il existe des supervisions, des contrôles, des regards  tiers, et la possibilité de la correction fraternelle entre nous. N’hésitons pas à confier au  Seigneur dans la prière ce sujet grave et important. N’oublions pas d’intercéder pour les personnes victimes et de demander le secours de Dieu pour son Eglise.

Aidons les personnes victimes

Au nom de l’unité du Corps que nous formons dans le Christ,  nous  devons ensemble apporter  aux  personnes victimes  les  aides  dont  elles  ont  besoin,  et  mettre  en œuvre  les  différentes  mesures ci-dessus exposées, nécessaires pour renouveler en vérité notre Église.

Pour financer toutes ces actions de mémoire, de prévention, de soutien, il faut réunir les fonds nécessaires. Nous  sommes conscients que nous ne pouvons pas utiliser les dons des fidèles à des fins que ceux-ci n’ont pas choisies. Par exemple, le Denier de l’Eglise ne sera pas  employé à cet  usage.  Pour  permettre  à  tous  les baptisés  de manifester leur fraternité et leur solidarité aux personnes victimes dans l’Eglise catholique, nous constituons un fonds de  dotation spécifique qui financera l’ensemble de ces mesures et vérifiera le juste usage  des sommes collectées. Nous évêques y contribuerons en  premier  lieu, à  titre  personnel.  Nous appelons tous ceux d’entre vous qui le voudront bien, à y contribuer également.

Chers frères et chères sœurs, fin septembre prochain, la CIASE remettra son rapport   aux   évêques   et   à   la Conférence  des  religieux  et  religieuses, qui l’ont créée ensemble. Ce  sera  un  moment  difficile  pour  ceux  et celles qui ont été victimes de tels crimes. Ce sera pour nous tous, spécialement pour les clercs, pour les religieux et religieuses, un moment délicat. Comme l’a souligné le Pape François dans  sa lettre  au Peuple de Dieu d’août 2018, « les abus sexuels, abus de pouvoir et de conscience, commis par un nombre important de clercs et de personnes consacrées (est) un crime  qui  génère  de  profondes  blessures  faites  de douleur  et d’impuissance,  en  premier  lieu  chez  les personnes victimes, mais aussi  chez  leurs  proches  et dans toute la communauté, qu’elle soit composée de croyants ou d’incroyants.(...)L’ampleur et la gravité des faits exigent que nous réagissions de manière globale et communautaire. S’il est important et nécessaire pour tout chemin de conversion de prendre connaissance de ce qui s’est passé, cela n’est pourtant pas suffisant. Aujourd’hui, nous avons à relever le défi en tant que Peuple de Dieu d’assumer la douleur de nos  frères blessés  dans  leur  chair  et  leur  esprit.(...) Que l’Esprit Saint nous donne la grâce de la conversion et l’onction intérieure  pour  pouvoir  exprimer,  devant  ces  crimes d’abus, notre compassion et notre décision de lutter avec courage ».

Dans le droit fil de cette invitation du Pape, nous vous avons, dans cette lettre, partagé ce  que  nous  avons découvert et mieux compris et nous vous avons confié nos engagements, nos résolutions. Ils n’ont de sens, ils ne seront efficaces, que s’ils deviennent aussi les vôtres. Nous vous exprimons notre honte et notre tristesse que ceux qui auraient dû être des pasteurs vous conduisant aux sources vives, aient pu être des    dangers, destructeurs des « petits » confiés par Jésus. Nous renouvelons notre demande de pardon. Si vous n’avez pas été atteints par de tels faits, nous vous demandons de vous tourner avec nous vers ceux et celles qui en ont été victimes. Disons notre commune désolation devant les crimes commis et subis et    notre profonde humiliation que des membres du Corps du Christ aient été si peu attentifs et parfois si peu prêts à entendre et à  accompagner.  Nous  nous  remettons  au  Seigneur  qui juge et qui guérit et nous acceptons d’avance la lumière crue  qui sera jetée sur notre Église. Pleins d’espérance aussi,  nous  croyons  que  cette  vérité  peut  servir  le renouveau que Dieu veut. Nous exprimons notre confiance et notre reconnaissance aux prêtres, diacres, consacrés hommes et  femmes qui  se  donnent chastement pour  le  service du Royaume de Dieu, pour tous les baptisés qui sont sur le chemin de Vie avec le Christ. Nous rendons grâce pour la confiance que vous nous faites et surtout pour votre foi dans le Seigneur Jésus, qui en notre chair a vaincu la mort.

Les évêques de France, Lourdes, le 25 mars 2021

Pour lire l'intégralité de cette lettre, cliquez ici.

Pour lire le discours de clôture de l'assemblée plénière des évêques de France annonçant ce dispositif, cliquez ici.

Pour contacter la cellule diocésaine d'accueil et d'écoute, cliquez ici.