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Saint-Nicolas-de-Bourgueil

Des vents violents ont endommagé le clocher et le toit de l'église de Saint-Nicolas de Bourgueil samedi dernier. Où en est-on quelques jours après ? Réponse du père Benoît Laurens, curé de la paroisse.

Samedi dernier, 19 juin 2021, à 14h environ, une tornade a traversé le village de Saint-Nicolas-de-Bourgueil. La force des vents a fait de gros dégâts, d’abord dans la campagne toute proche, touchant des maisons et des vignobles, puis d’autres maisons dans le bourg et l’église elle-même. Le clocher avait cette particularité rare d’être en pierre de tuffeau. Hélas, il est tombé dans la nef de l’église, en créant une grande ouverture dans le toit. Les statues, les tableaux et le chemin de croix ont pu être épargnés ainsi que la chaire. Il faudra du temps et de l’argent pour la reconstruction de l’église, car ce qui est debout est malgré tout fragilisé. Malheureusement, j’ai appris hier que la reconnaissance de catastrophe naturelle n’a pas été acceptée car il n’y a pas eu de morts ou de blessés. Mais qu’en est-il des traumatismes psychologiques ?

C’est une grande épreuve que traversent les habitants de ce village ; aussi la perte de leur église les touche particulièrement car ils ont vécu des peines et des joies dans cette église, c’est un peu de leur âme et donc de leur histoire, qui est enlevée par cette tornade. Revient alors cette question : pourquoi Dieu a-t-il laissé faire cela ?

« Passons sur l’autre rive » (Mc 4,35)

Je devais justement, ce soir-là, dans cette église, prêcher sur l’évangile de la tempête apaisée. Dans cet évangile, alors que le bateau s’enfonçait à cause de la tempête, les apôtres reprochaient à Jésus de dormir au fond de la barque. C’est alors que Jésus leur dénonça leur manque de foi, puis calma la tempête. Leur réaction n’alla pas plus loin que le bout de leur nez, ils ne virent que le sensationnel : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » (Mc 4,41). À Saint-Nicolas-de-Bourgueil, la tempête a touché l’église, mais elle n’a pas été arrêtée. Faudrait-il reprocher à Dieu son apparente inaction ? Serions-nous plus grands que Dieu pour lui envoyer une convocation pour un débriefing ? Que savons-nous réellement de l’action de Dieu ? Je constate aujourd’hui que personne n’est mort, que les gens ont resserré leurs relations et leur entraide dans cette épreuve, je constate que l’Église, comme la barque des apôtres, a été touchée, mais n’a pas coulé. L’extraordinaire n’est pas que Jésus fasse du sensationnel, comme commander aux éléments, l’extraordinaire est qu’il est présent avec nous dans la barque, dans l’Église, et que sa vie donnée nous permet de traverser les épreuves.

Père Benoît Laurens, curé de la paroisse St Pierre en Bourgueillois